Choix pour la deuxième phase de la pandémie
Alors que nous passons à la deuxième phase de la pandémie de Covid-19, l’équipe de gestion de portefeuille d'Ethenea discutent les défis et les opportunités d'investissement.
"Selon nous, il est erroné de supposer qu'après ce type de choc, nous assisterons à une annulation des licenciements, à un retour des entreprises à leur niveau d'investissement habituel ou à une reprise des achats des consommateurs en toute confiance dans quelques mois, voire quelques trimestres", déclare Michael Blümke, Senior Portfolio Manager chez Ethenea. "Nous pensons plutôt qu'il s'agira d'un processus à plus long terme. Les mesures de politique monétaire et budgétaire ne permettront pas de surmonter les problèmes de solvabilité d'un grand nombre d'entreprises concernées. Par conséquent, nous nous attendons à une forte augmentation des faillites d'entreprises au cours des prochains mois, ainsi qu'à un consommateur dont le taux d'épargne plutôt que de consommation augmente. Par conséquent, nos fonds Ethna sont positionnés pour nous permettre de profiter des opportunités qui se présentent, tout en gardant toujours un œil sur les risques".
Un autre défi est posé par le conflit entre les États-Unis et la Chine. Michael Blümke pense qu'il restera d’actualité au cours des prochaines années. "Compte tenu de la campagne électorale américaine à venir, il est probable que nous assistions à davantages de tensions que l’inverse."
Toute nouvelle escalade du conflit entraînera une plus grande volatilité des marchés à court terme et sera préjudiciable à la croissance mondiale à long terme. L'Espace économique Européen restera le grand perdant, car il est pratiquement coincé entre les deux fronts. Michael Blümke : "En ce qui concerne la répartition régionale des actifs des fonds Ethna, cela signifie que nous continuerons à donner aux actifs américains une pondération plus élevée à l'avenir."
Les obligations d'entreprises afficheront une performance positive
La Fed et la BCE ont toutes deux renforcé de manière significative leurs mesures d'assouplissement quantitatif (QE). Les réductions du taux des fonds fédéraux par la Banque Centrale américaine, associées à ses achats d'obligations, ont déjà conduit à des rendements record pour les bons du Trésor américain, avec des rendements sur les bons du Trésor à 10 ans d'environ 0,5 %. Les entreprises mieux notées (celles de la catégorie A ou plus) qui sont libellées en EUR ou en USD ont rapidement pu se refinancer à des taux (presque) records. Toutefois, pour la majorité des entreprises les plus faibles (celles qui ont une notation BBB ou inférieure), en particulier celles qui sont fortement exposées aux mesures de confinement liées au Covid-19, le refinancement reste plus cher qu'en début d'année.
"Nous sommes toujours d'avis que l'univers des obligations d'entreprises offre des opportunités d'investissement à un large éventail d'investisseurs", déclare Volker Schmidt, Senior Portfolio Manager chez Ethenea. "Pour le reste de l'année, nous nous attendons à ce que les obligations d'entreprises affichent une performance positive, grâce aux paiements de coupons, à la réduction des effets de la courbe des taux et au resserrement des spreads. En même temps, elles présentent un risque limité, car la poursuite des rachats de la banque centrale offre un soutien important. C'est pourquoi, nous pensons que les obligations d'entreprise offrent un rapport risque-rendement convaincant. Elles continueront donc à être au cœur du portefeuille d'Ethna-DEFENSIV dans les prochains mois et nous permettront de générer des performances à la fois à partir des paiements d'intérêts et des gains en capital. En général, nous préférons investir dans des obligations d'entreprises hautement liquides. Selon nous, une légère hausse du rendement ne justifie pas le recours à un investissement moins liquide car, si nous devons nous défaire de l'obligation, nous devrions accepter une décote si cette dernière est moins liquide. Toutefois, les rachats actuels de la Banque Centrale ont considérablement augmenté le volume des obligations d'entreprises que nous considérons comme liquides".
Actions : les opportunités attrayantes sont devenues plus rares
Face à la pandémie mondiale, Christian Schmitt, Senior Portfolio Manager, reste prudent envers les actions : "Il faut observé les deux côtés de la médaille lorsqu'on investit dans des actions. D'un côté, il y a la qualité de l'entreprise et du bilan, ainsi que les possibilités de croissance future. De l'autre, il y a la valorisation - que dois-je payer pour une entreprise ou un secteur particulier ?
Les entreprises qui souffraient déjà de problèmes de bilan ou de vents contraires structurels avant la crise sont maintenant confrontées à une situation beaucoup plus difficile. "Dans Ethna-DYNAMISCH, nous évitons ce type d'actions", explique Christian Schmitt. "En ce qui concerne les différents secteurs industriels, la quasi-totalité des problèmes actuels se concentrent dans le secteur bancaire. Là aussi, nous restons extrêmement prudents. Dans les circonstances particulières actuelles, la valorisation est non seulement complexe mais restera pour nous d'une importance secondaire".
À l'inverse, l'aspect "bénéfice opérationnel" de la crise est plus important qu'il n'y paraît à première vue. La digitalisation a reçu un énorme coup de pouce dans tous les domaines de la vie économique et sociale. Le commerce électronique et les fournisseurs de services de paiement numérique sont également en plein essor, ce qui profite aussi aux industries connexes. D'autres secteurs qui sont déjà attrayants d'un point de vue commercial, tels que le secteur de la santé, pourraient connaître bien plus qu'un simple coup de pouce en tant qu'effet secondaire de Covid-19. Schmitt : "Cependant, parmi tous les gagnants évidents de la crise, nous devons maintenant être très attentifs aux valorisations plus élevées, ce qui devrait limiter considérablement le potentiel de hausse, surtout au cours des prochains mois. En outre, les investisseurs sont positionnés de manière très unilatérale à cet égard, ce qui leur fait courir des risques supplémentaires à court terme. C'est pourquoi, au cours des dernières semaines, nous avons réduit de manière tactique les positions correspondantes dans Ethna-DYNAMISCH, même si c'est précisément là que nous continuerons à trouver les modèles commerciaux les plus attrayants sur le long terme".
Certaines entreprises ne peuvent être décrites ni comme gagnantes ou perdantes directes de la pandémie. Schmitt : "Il s'agit notamment des entreprises de télécommunications, des services publics et des producteurs de biens de consommation non cycliques. Dans les situations de tension sur le marché des capitaux, les actions de ces entreprises ont récemment prouvé leurs caractéristiques défensives. Pour l'avenir, cependant, nous ne nous attendons pas à voir un grand potentiel de hausse, en particulier pour les entreprises de services publics et de télécommunications. Cependant, dans le fonds Ethna-DYNAMISCH, nous continuons à investir dans des entreprises leaders du marché dans le secteur de la consommation".
Quelles sont les meilleures opportunités au cours des prochains mois ? Christian Schmitt : "Il s'agit notamment de leaders du marché dans des secteurs en difficulté, tels que le tourisme ou le commerce de détail. Ceux-ci devront faire face à des circonstances difficiles pour le moment. Mais en fin de compte, ils devraient sortir plus forts de la crise, ce qui tôt ou tard se reflétera dans le prix des actions. Avec ces actions, nous pouvons actuellement placer des éléments attrayants au sein du portefeuille d'actions".