Stratégies obligataires: quelles pistes pour vos placements ?
Par Jörg Held, Head of Portfolio Management chez Ethenea
Avec l'échéance prochaine de l'emprunt d'État belge à 1 an, le 4 septembre 2024, les investisseurs sont confrontés au défi de trouver une nouvelle opportunité d'investissement. Ils ne pourront certainement plus se procurer d'obligations comparables offrant des conditions aussi avantageuses que celles de l'année précédente. Si les options traditionnelles telles que les emprunts d'État et les bons de caisse offrent une certaine sécurité, les perspectives de rendement restent plutôt modérées. En outre, les investissements directs comportent des inconvénients potentiels liés à l'investissement qui ne doivent pas être sous-estimés.
Produits bancaires : comptes à terme et bons de caisse
Pour les investisseurs peu enclins au risque, les comptes à terme ainsi que les bons de caisse n'étaient souvent pas une option prometteuse en période de faibles taux d'intérêt. Avant la pandémie de COVID19, les taux d'intérêt dans la zone euro étaient à des niveaux historiquement bas. Bien que l'inflation ait été relativement faible, elle a souvent dépassé les rendements des comptes à terme et des bons de caisse, entraînant une réelle perte de valeur. Malgré la hausse actuelle des taux d'intérêt, ces deux formes d'investissement restent intéressantes aujourd'hui et à l'avenir, et ce pour plusieurs raisons.
Une distinction notable entre ces deux instruments est leur nature fondamentale. Un compte à terme représente un compte détenu à votre nom auprès de votre banque, similaire à un compte d'épargne ou à un compte courant. En revanche, un bon de caisse est un titre, à savoir un certificat de dette émis par une banque.
En termes de flexibilité et de liquidité, les bons de caisse et les comptes à terme ont tous deux une échéance fixe, ce qui fait qu'il est difficile pour les investisseurs d'accéder à leur argent avant la fin de l'échéance. Les retraits anticipés s'accompagnent souvent de frais élevés et incohérents, ce qui réduit l'attrait de cette forme d'investissement. De plus, les banques proposent souvent un réinvestissement aux taux d'intérêt en vigueur, potentiellement plus bas. Il est donc important d'assurer un suivi et de faire preuve de responsabilité personnelle.
À la lumière du cycle actuel de réduction des taux d'intérêt par les banques centrales, la situation est de plus en plus difficile : les taux sur les comptes à terme et les bons de caisse nouvellement proposés vont à nouveau baisser. Cela rend ces deux formes d'investissement moins attrayantes dans un environnement de faibles taux d'intérêt. Le manque de flexibilité reste un inconvénient important.
Emprunts d'État
Il est conseillé aux investisseurs particuliers qui envisagent d'investir directement dans des obligations d'État de se familiariser avec la complexité et la diversité inhérentes à ce type d'investissement. L'expertise et l'expérience sont essentielles à cet égard. Pour les investisseurs particuliers qui ne disposent pas des connaissances et des ressources nécessaires, l'analyse des obligations, ainsi que des évolutions macroéconomiques et de la dynamique des risques, peut constituer un défi de taille.
Il est particulièrement important de prendre en compte les risques liés aux taux d'intérêt lorsque l'on investit dans des obligations d'État à long terme : une hausse des taux peut entraîner une réduction de la valeur des obligations, tandis qu'une baisse des taux peut avoir l'effet inverse.
Un autre inconvénient pour les investisseurs particuliers prudents et réfractaires au risque est le manque de diversification lorsqu'ils investissent directement dans des obligations. La valeur nominale est souvent fixée à 1 000 euros. Par conséquent, les investisseurs peuvent se trouver limités dans leur capacité à diversifier leurs avoirs obligataires, s'exposant potentiellement à une concentration des risques. Bien que les obligations d'État soient généralement considérées comme des investissements sûrs, elles ne sont pas sans risque. Les investisseurs doivent être conscients qu'il existe des risques de crédit et de change associés aux obligations émises par des pays dont la cote de crédit est plus faible ou en devises étrangères.
Une forme particulière d'obligation a été mise sur le marché belge sous l‘appellation de "bon d'État". L'emprunt d'État à un an a été conçu spécifiquement pour les clients particuliers et représentait un produit d'investissement particulièrement attrayant. Il offrait un coupon attrayant de 3,3 % et une échéance courte d'un an. En outre, le gouvernement belge a offert une mesure supplémentaire sous forme d'un avantage fiscal unique : le taux d'imposition était réduit de 30 % à 15 % afin de rendre le bon d'État plus attractif. Les banques ont donc été contraintes d’augmenter progressivement leurs taux d'épargne. Cependant, un emprunt d'État aussi avantageux ne sera plus disponible sous cette forme.
Fonds obligataires
Les fonds obligataires à gestion active constituent une bonne solution pour ceux qui préfèrent les placements à revenu fixe. Par rapport aux investissements indépendants en obligations d'État ou en bons de caisse, les fonds obligataires offrent un certain nombre d'avantages clés, notamment une large diversification des risques, une structure de portefeuille flexible et la possibilité de choisir parmi une gamme d'obligations. Les gérants de portefeuille expérimentés gèrent le capital qui leur est confié avec souplesse et offrent une direction plus sûre sur les marchés obligataires complexes et dynamiques.
Il convient toutefois de noter que tous les fonds obligataires ne conviennent pas de la même manière aux investisseurs prudents et réfractaires au risque. Les fonds qui investissent à la fois dans des obligations d'entreprise et des obligations d'État offrent une sécurité supplémentaire grâce à une plus grande diversification, qui permet de mieux prévenir et de réduire une concentration des risques. Cette large diversification offre le meilleur profil risque-rendement. La qualité du fonds obligataire est de la plus haute importance. Elle est déterminée par la cote de crédit des obligations, leur structure et leur liquidité.
La notation de crédit, également appelée solvabilité, a un impact significatif sur le niveau de risque et le rendement attendu du fonds. Pour les investisseurs prudents, les obligations de qualité sont une option intéressante, car elles sont émises par des émetteurs très bien notés. Bien que ces obligations offrent des rendements inférieurs à ceux des obligations à haut rendement, elles offrent une stabilité et une sécurité nettement supérieures.
Un fonds obligataire bien structuré repose sur une combinaison ciblée d'obligations de différentes échéances afin de diversifier les risques et d'assurer la stabilité. Les obligations à courte échéance garantissent la stabilité et une grande liquidité, tandis que les obligations à plus longue échéance offrent des opportunités de gains de prix, notamment en période de baisse des taux d'intérêt des banques centrales, mais avec un risque légèrement accru.
Le choix idéal pour les investisseurs prudents
Le monde des fonds obligataires est complexe et varié. Pour les investisseurs réfractaires au risque qui recherchent la stabilité et la sécurité, les fonds obligataires prudents à gestion active constituent une solution optimale pour capitaliser sur les opportunités offertes par le marché obligataire sans prendre de risques inutiles. Un exemple est notre fonds Ethna-DEFENSIV (T), qui affiche une performance impressionnante de 9,39% sur un an glissant (au 21/08) et qui a obtenu quatre fois la note Morningstar de 5 étoiles sur toutes les périodes (au 31/07, Catégorie : Obligations EUR Diversifiées). L'équipe de gestion de portefeuille expérimentée suit une stratégie d'investissement flexible qui allie les évolutions macroéconomiques à une sélection ciblée d'obligations de haute qualité. En mettant l'accent sur les obligations d'État et d'entreprises ayant une qualité de crédit élevée et sur une stratégie ESG, le fonds Ethna-DEFENSIV constitue une « solution sans souci » offrant à la fois une faible volatilité de max. 4%, actuellement inférieure à 3% (au 31/07), et aussi des rendements durables et stables, ce qui en fait une option idéale pour un portefeuille équilibré.